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Fontainebleau, nouvelle nature

L'école du sans pesticide

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La France "zéro phyto"

Se mettre au vert

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Fontainebleau,

nouvelle nature

Pesticides éradiqués, biodiversité retrouvée. ​La ville redécouvre ses espèces oubliées.

Quatre ans après l’arrêt définitif de l’emploi des pesticides, dix-sept espèces de grillons, criquets et autres sauterelles ont réinvesti la ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne). « Il y a un paquet d’espèces rares qui repeuplent Fontainebleau », explique Guillaume Larregle, chargé de recenser la biodiversité locale pour Seine-et-Marne Environnement, l’agence de sensibilisation à l’environnement du département. Sans produits phytosanitaires, les terres sont moins polluées, les arbres respirent et offrent à nouveau un habitat propice au développement ou au retour d’espèces animales et végétales.

Cela vaut également pour les bêtes moins désirées. En se promenant à la lisière de la forêt de Fontainebleau, où les immeubles font face aux arbres centenaires, l’état des espaces verts interpelle. Les pelouses de la ville sont retournées comme un champ labouré. « C’est la faute des sangliers, soupire Marc Champault, responsable du cadre de vie à la mairie de Fontainebleau. Ils viennent de plus en plus près des habitations. C’est assez récent, donc à mon avis, c’est parce qu’on a arrêté de répandre des pesticides. La ville voisine d’Avon, qui continue d’en utiliser, a, elle, moins de problèmes avec les sangliers. » Les animaux sentent la différence entre les noix et les champignons “naturels” et ceux qui ont absorbé d’importantes quantités de produits chimiques.

Les animaux sentent la différence

entre les terres polluées ou non

Mais les plantes et les animaux ne sont pas revenus du jour au lendemain note Guillaume Larregle : « Aux endroits où les produits phytosanitaires avaient été passés intensivement, on constate qu’il y a une reprise plutôt difficile de la végétation. Il faut bien deux, trois ans pour que pas mal de plantes puissent s’exprimer. » Dans le cas du cimetière, où des pesticides étaient largement épandus jusqu’en 2011, les visiteurs ont donné un coup de main à la nature. En l’absence de traitement phytosanitaire, les fleurs qu’ils déposent sur les tombes prolifèrent dans les allées grâce aux abeilles et à l’air, implantant ainsi des espèces qui n’auraient pas poussé là autrement.

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A la recherche des espèces retrouvées

Pour identifier et répertorier le renouveau de la faune et de la flore de Fontainebleau, Guillaume Larregle a passé plusieurs mois à observer in situ : « On fait des points d’écoute pour les oiseaux : on écoute pendant cinq minutes tous les oiseaux chanteurs, on note et on complète avec des observations à vue. Il y a aussi des observations à vue pour les orthoptères [famille des sauterelles] et les chiroptères [chauve-souris]. »



Un difficile recensement

Cette biodiversité retrouvée est le fruit d’une politique zéro pesticide amorcée en 2007 par la mairie de Fontainebleau. Un choix crucial pour préserver le riche patrimoine naturel de la ville, entourée par une forêt domaniale et dotée d’un château dont le parc est classé au patrimoine mondial.

Diversité des écosystèmes, des espèces, des gènes dans l’espace et dans le temps.

Produits destinés à détruire les mauvaises herbes et à protéger les végétaux des organismes nuisibles (ravageurs, maladies).

Produits destinés à détruire les mauvaises herbes et à protéger les végétaux des organismes nuisibles (ravageurs, maladies).