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Fontainebleau, nouvelle nature

L'école du sans pesticide

La France "zéro phyto"

Se mettre au vert

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L'école du sans pesticide

La transition n'a pas été simple, mais Fontainebleau a appris à décrocher des produits phytosanitaires.

La commune de Fontainebleau est une pionnière du “zéro phyto”. D’après Thierry Portelette, adjoint en charge de l’urbanisme et du cadre de vie, il s’agissait d’un engagement du maire Frédéric Valletoux lors de son élection en 2005. La transition est lancée dès 2007, avant les incitations des pouvoirs publics. Le processus est long et ne s’achève qu’en 2011 avec la suppression des pesticides dans le cimetière.

 

Le département de Seine-et-Marne et la région Ile-de-France ont accompagné la ville dans ce processus. Les organismes et associations environnementales comme Natura 2000, l’Agence de l’Eau de Seine-et-Marne et Naturparif ont conseillé la mairie, confrontée à un problème très concret : que faire des stocks de pesticides ? En tant que déchets toxiques, ils sont soumis à un cycle d’élimination bien défini.

Pour remplacer les pesticides, la ville de Fontainebleau a opté pour une solution en deux volets. D’abord laisser la nature se développer en acceptant un environnement plus “sauvage”. « On a mis en place une gestion différenciée des espaces verts, explique Marc Champault, responsable du cadre de vie à la mairie. On a identifié plusieurs sites qui font à présent l’objet d’un traitement adéquat : les sous-bois où l’on enlève juste les déchets, les prairies qu’on laisse pousser et qu’on tond une seule fois par an, les sols stabilisés qu’on a engazonnés, etc. » De son côté, Joël Geydet, chef du service nettoiement de la commune, a équipé ses agents de voirie, en charge du désherbage depuis le passage au “zéro phyto”, de nouvelles machines pour entretenir la ville.

Pour les agents municipaux, l’apprentissage s’est fait directement sur le terrain. Pas de formation spécifique (donc pas de coût supplémentaire), juste une sensibilisation à la démarche du zéro pesticide. Yoann travaille au service nettoiement de Fontainebleau depuis onze ans : « Avec les produits chimiques, on faisait un à deux passages dans l’année dans toute la ville, ça permettait de ne pas avoir d’herbe du tout. Maintenant, c’est tous les mois qu’il faut désherber car ça repousse vite. »

Fontainebleau est un bon exemple en matière d’engagement politique contre les pesticides. Mais la présence d’un château dans le centre et d’une forêt qui borde la ville a également joué un rôle décisif. Les deux sites sont classés au patrimoine mondial et doivent être protégés. Dans ce cadre, les jardiniers du château et l’Office national des forêts (ONF) avaient déjà entamé une réduction de la quantité de produits phytosanitaires utilisés. Un mouvement que la ville a rejoint avant sa généralisation au niveau national.

La nature a repris place devant le Château de Fontainebleau. Avant les cérémonies officielles, le trottoir est désherbé avec plus de soin.

Matériaux compactés utilisés par exemple sur des aires de jeux, des squares ou dans les parcs.

Produits destinés à détruire les mauvaises herbes et à protéger des organismes nuisibles (ravageurs, maladies).

Adapte l’entretien des zones selon leur usage : un terrain de sport sera tondu souvent ; le bord d’une route droite, moins.

Au cimetière les machines remplacent les pesticides

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« Maintenant il faut désherber tous les mois »

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Le circuit de retraitement des pesticides